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bertrand chedotal

post-capitalisme - idées et propositions

se sortir des vieux schémas

Comment se sortir des vieux schémas qui nous ramènent inéluctablement au fatalisme d'une nature humaine condamnée au jeu démoniaque de dominants, au renoncement apeuré au vu des errements du passé, au sentiment d'impuissance compte tenu des limites individuelles de notre conditions mortelle ?

 

Les vieux schémas opèrent par dualités apparentes et spéculatives : optimisme/pessimisme ; réalisme/idéalisme ; pensée/acte. Ces dualités sont là pour fixer nos représentations, pour donner des alibis à notre renoncement d'imaginer un autre monde possible, pour nous immobiliser dans une posture de spectateur. Certes, nous ne pouvons prévoir le futur dans l'aléatoire de la multiplicité de ses possibles. La posture prédictive ne mène à rien. Il y a pourtant un chemin qui permet de dépasser l'inertie. Le futur est dans le présent. Et ce présent échappe à la temporalité soumise aux conditionnalités, s'il couple la conscience à la connaissance. Il devient alors un présent effervescent parce qu'il nous relie à une utopie porteuse du sens humain. Cette utopie est concrète parce qu'elle relie le possible au désirable.

 

Le savoir se constitue par un processus de déconstruction/reconstruction qui troue les schémas établies. Je résume ainsi les trois piliers essentiels d'un nécessaire processus de conscientisation :

 

  • Conscientiser, c'est comprendre, c'est relever le défi qu'une pensée féconde peut s'appliquer au champ de l'évolution historique des rapports socio-humains. Relever le défi de la fécondité de la pensée, c'est déconstruire le tissu des apparences selon lequel le monde se réduirait à une lutte compulsive entre des dominants et des dominés. Le monde ne peut être saisi comme la somme ou la résultante des comportements individuels oscillant entre les forces du mal et celles du bien. C'est un flux d'interactions guidé à la base par la reproduction des modes et moyens d'existence, lequel s'appuie sur l'héritage des structures gouvernant les rapports sociaux concrets. Le tout est différent de la somme des parties. L'analyse systémique appliquée au champ social nous fait passer au stade d'une connaissance débarrassée des jugements projetant la source du mal sur un autre ayant les habits de l'ennemi. Ce qui prédomine idéologiquement, c'est la vision démoniaque, conspirationniste ou complotiste. A rebours des apparences, le capitalisme est un procès aveugle et sans sujet, propulsé par la nécessité de reproduire la marchandise. Sa dernière version dominée par une financiarisation des fonds sociaux par la spéculation globalisée en fait bien éclater le caractère factice. A sa racine, le capitalisme repose plus que jamais sur une construction idéologique, archaïque et prédatrice.

     

  • Conscientiser, c'est comprendre la mystification de l'économique. C'est s'émanciper de l'illusion par laquelle l'argent au plan collectif serait le maître du jeu et la source de la richesse. C'est donc remettre les choses sur leurs pieds. L'homme n'est pas un coût pour lui-même mais la ressource d'une harmonisation avec lui-même et la nature. La notion de coût, derrière laquelle se cache la domination de la valeur économique, s'efface devant le caractère inestimable de la protection des écosystèmes.

     

  • Conscientiser, c'est s'ouvrir à l'inédit d'un saut anthropologique à franchir, la sortir de l''ère du néolithique. Passer du règne de la compétition prédatrice et guerrière à celui de la coopération où le partage enclenche un cercle vertueux.

 

Les paradigmes entre le vieux et le nouveau système sont antagonistes. La transition vers la domination du nouveau se fera par hybridation et paliers successifs. Il n'y a pas cependant d'automatismes. La lutte est simultanément anticapitaliste et constructiviste des nouveaux communs. La radicalité de la mise en cause de la domination de l'idéologie ultralibérale doit aller de pair avec le développement des politiques souverainistes de relocalisation ainsi qu'avec le déploiement d'expérimentations sociétales. La violence s'assimilera à la puissance du faire coopératif, d'une appropriation sociale conscientisée reliant le local au global. La violence sera la puissance de la société civile qui s'affirmera positivement dans la remise en cause de la délégation de pouvoir aux relais idéologiques et politiques du capitalisme. La violence du processus de transition s'écartera ainsi de l'imagerie d'une révolution réduite à celle du déchaînement par les armes d'une terreur meurtrière.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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